besoin d'avis?

Bonsoir
Voila ce weekend je part peché dans une ancienne sabliére de 8hectares je voudrais savoir quelle montage utilisé? Je connais pas l'etat du fond. merci.

Salut,

Les sablières et/ou gravières sont des plans d'eau creusés par l'homme afin d'en extraire des granulats. Elles résultent donc de l'urbanisation croissante que connaît la France depuis plus d'un siècle et des grands ouvrages comme le réseau autoroutier qui ne cesse de croître. Il s'agit en grande majorité de carrières ouvertes dans le lit majeur des rivières. C'est lors des grandes crues que des poissons de diverses espèces pénètrent dans ces plans d'eau et s'y trouvent prisonnier lors de la décrue. Trouvant un biotope parfaitement compatible avec leurs besoins, ils y vivent et s'y reproduisent en toute quiétude.
Les gravières et/ou sablières n'ont généralement pas une très bonne réputation auprès des pêcheurs de carpes car la pêche y est assez difficile, ce qui a tendance à en rebuter pas mal. Ce type de plan d'eau demande en effet une approche méticuleuse et une observation très appliquée pour réussir de belles sessions. Sur une gravière, pas question de lancer ses lignes au hasard sous peine de rentrer capot, mieux vaut ne pas compter sur la chance non plus. Il faudra observer et repérer tous les indices visuels disponibles (sauts, fouilles et marsouinages) et sonder les postes prometteurs pour tenter d'y découvrir les plus cachés d'entre eux et pouvoir les exploiter plus tard. Seuls les plus persévérants sauront être récompensés par quelques départs, pour les autres, autant renoncer et se diriger vers d'autres lieux.
Vous remarquerez assez vite, avec l'habitude, en suivant les manifestations de surface, les circuits quotidiens qu'elles empruntent pour aller d'une zone d'alimentation à une autre et les secteurs où elles vont stationner la plupart du temps, à savoir les fameuses zones de tenues.
Si la localisation des poissons est l'une des étapes clés de la pêche de la carpe en gravières et/ou en sablières, la précision de l'amorçage est également un facteur clé de notre approche.
Il sera en effet très difficile (voire impossible) de vouloir détourner les carpes de gravières et/ou de sablières de leurs circuits et même le meilleur amorçage du monde sera totalement improductif s'il est effectué trop loin d'une zone de tenue ou d'un itinéraire qu'elles empruntent quotidiennement.
Pour approfondir, disons que les activités principales de la vie d'une carpe sont:
- le repos,
- l'alimentation
- la reproduction (à une certaine période de l'année)
Tout naturellement, nous allons donc rechercher précisément les secteurs où nous aurons le plus de chance de trouver des carpes : les zones de repos, les zones d'alimentation et les zones de reproduction.
Les zones de repos :
Pour se reposer les carpes aiment se sentir en sécurité. Elles choisissent donc en général des secteurs calmes, encombrés et assez profonds. Même si la concentration de carpes est très importante dans ces zones, ce n'est pas là qu'elles sont le plus facile à prendre. Comme elles n'y sont pas en phase de recherche alimentaire, leur activité y est alors plutôt faible.
On pourra toujours décider quelques poissons (notamment en interceptant ceux qui commencent à se déplacer pour aller se nourrir) en leur présentant un appât directement "sous le nez " soit en single bait, soit en amorçant peu mais précisément (sticks) à l'aide de micro particules, mais les départs seront ici assez espacés et la piqûre d'une carpe effraie généralement tout le reste du banc.
Les zones d'alimentation :
Les carpes sont des poissons omnivores, elles tirent partie de toutes les sources de nourriture présentes dans leur milieu aussi bien végétales (jeunes pousses de plantes aquatiques, baies et graines tombées dans l'eau) qu'animales (larves, vers, écrevisses, moules, escargots, gammares, etc.) Les zones d'alimentation vont donc correspondre aux secteurs les plus riches en nourriture naturelle comme :
- les hauts-fonds et ses jeunes pousses riches en larves et en petites proies
- les rochers, les souches immergées où vivent moules et écrevisses
- les arbres surplombant les berges avec les fruits et insectes qui tombent de leurs branches
- les poches sédimentaires et les fosses où vont s'accumuler des débris alimentaires
- les massifs végétaux qui abritent escargots, corbicules et larves diverses
- les arrivées d'eau transportant dans leur courant vers de berge et autres bestioles, notamment après les gros orages de printemps.

Tous ces hot spots potentiels doivent absolument être exploités car ici les carpes sont en pleine activité alimentaire, donc plutôt mordeurs. En revanche les poissons ne vont pas y rester longtemps et les carpes sont habituées à ne les visiter qu'à certaines heures de la journée. Il va donc falloir attendre qu'elles arrivent sur le poste et essayer de les fixer grâce à un amorçage discret et très attractif. Pour moi le chènevis est la particule idéale pour ce type d'amorçage car son attractivité sur la carpe est indéniable et que sa petite taille lui permet de s'introduire dans les moindres interstices obligeant les carpes à fouiller inlassablement le substrat pour y trouver les graines enfouies. Pour ne pas la rendre trop "accros" au chènevis (et oui c'est un dérivé du canabis), je le coupe généralement avec des graines de sarrazin, de colza ou encore de perilla brun qui ont à peu près la même taille et le même aspect...........
Les zones de reproduction :
Lorsque l'eau atteint une vingtaine de degrés les bancs de carpes se rassemblent dans les zones peu profondes et riches en herbiers pour se préparer à frayer. Les carpes ont alors besoin de beaucoup s'alimenter. On peut donc réaliser de bonnes pêches les 5 ou 6 jours qui précédent la fraie.
Ensuite, les carpes sont bien trop occupées pour s'alimenter et il vaut mieux les laisser accomplir sereinement leur devoir de reproduction.
Par contre, une fois la ponte terminée, elles sont souvent atteintes de véritable boulimie pour reprendre des forces. C'est un moment très favorable pour la pêche, les carpes répondent alors très bien à l'amorçage et ne sont pas trop regardantes sur la qualité des appâts.
Attention cependant à les manipuler avec beaucoup de précautions car elles sont à cette période de l'année très amaigries et très fragilisées, donc particulièrement vulnérables aux mauvaises manipulations. Soyez donc très prudents, doux et attentifs avec elles!!!!!! Personnellement j'ai choisi depuis plusieurs années de ne pas les pêcher pendant toute la période de reproduction et tant pis si je me prive de plusieurs semaines de pêche, il en reste assez pour continuer à prendre du plaisir ................

Après se topo un peu général sur la pêche en gravières, j'en arrive enfin à ta question à laquelle il m'est assez facile de répondre puisqu'en ce type de plan d'eau il existe une règle universelle : la discrétion.
Comme les eaux y sont généralement plutôt claires et limpides, un bas de ligne en fluorocarbone s'impose naturellement. D'une longueur de 15 à 20 cm maxi, je le vois bien se terminant par un hameçon Gamakatsu 5275F Lagabbe en n°4 ou 2 (ils taillent petit) monté en D Rig avec une pop up rouge ou orange fluo présenté à 3 ou 4 cm du fond.
Une autre canne pourrait être montée différemment, par exemple avec un montage "combiné" en tresse gaînée d'une vingtaine de centimètres de longueur dont les derniers centimètres du côté de l'hameçon pourront être débarrassés de leur "coating" pour donner plus de souplesse à la présentation. Un hameçon de type Hayabusa en n° 4, un noeud sans noeud et une bouillette de type carnée/épicée de 20mm de diamètre enfilée directement sur le cheveu devraient alors terminer l'ensemble.
On peut aussi choisir d'escher (ce montage ou un autre) avec de la graine (noix tigré, lupin, maïs grain, etc) mais cette option est alors moins sélective par rapport aux autres espèces en présence.
Pour des raisons d'efficacité et d'attractivité immédiate, j'accompagnerais pour ma part chacun de mes montages d'un filet soluble garni avec un mélange de noix tigrées concassées, de micro pellets et de graines de chènevis tout juste ébouillantées, le tout nappé de Viandox et saupoudré de Robin Red ou de poudre de foie lyophilisé ........... Les effluves de ce pôle attractif à proximité de notre appât devrait bien vite attirer l'attention d'une carpe.....

gigi.

Merci gigi pour ce texte qui explique trés bien.
Par contre le seul souci c'est que mes bdl son en tresse, je n'est pa de fluo
A votre avis sa pose probléme?

Bonne explication Gigi ! Ce n'est pas pénible raconter toujours la même chose ?

ptinico89 a écrit:Merci gigi pour ce texte qui explique trés bien.
Par contre le seul souci c'est que mes bdl son en tresse, je n'est pa de fluo
A votre avis sa pose probléme?

Le fuorocarbone st un matériau qui possède la faculté d'être totalement invisible dans l'eau, ce qui le rend particulièrement intéressant lorsqu'on doit pêcher dans des secteurs où les eaux sont claires et limpides ce qui est bien souvent le cas des gravières et/ou des sablières.

Bien heureusement il est tout à fait possible de s'en passer et d'utiliser d'autres matériaux plus classiques comme le Nylon ou encore la tresse souple.
Si tu n'as que de la tresse souple, un simple montage au cheveu te permettra de présenter soit une bouillette dense posée sur le fond, soit une autre rendue flottante par un morceau de mousse ou de liège. L'ensemble sera maintenu à quelques centimètres du fond par un plomb pincé sur le BDL à la bonne distance.

gigi.

toinou03 a écrit:Bonne explication Gigi ! Ce n'est pas pénible raconter toujours la même chose ?

Salut jeune homme,

Non, ce n'est pas pénible et je n'ai pas pour ma part l'impression de raconter toujours la même chose........

gigi

En tout cas merci GIGI pour tes explications encore bien complètes.

Ok merci.

salut nico tu est de l'yonne ? moi aussi je peche sur villeneuve (base de loisir etang 1 et 2 ) c'est celui-ci?